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Décret no 2002-466 du 5 avril 2002 relatif aux conditions techniques de fonctionnement
auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour pratiquer les activités de
réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue et modifiant le code de la santé
publique (troisième partie : Décrets simples)

circulaire DHOSIP2/2002177 du 8 février 2002

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Décret no 2002-466 du 5 avril 2002 relatif aux conditions techniques de fonctionnement
auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour pratiquer les activités de
réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue et modifiant le code de la santé
publique (troisième partie : Décrets simples)

NOR : MESH0220983D


Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre de l'emploi et de la solidarité,
Vu le code de la santé publique ;
Vu le décret no 2002-465 du 5 avril 2002 relatif aux établissements de santé publics et privés pratiquant
la réanimation et modifiant le code de la santé publique (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) ;
Vu l'avis du Comité national de l'organisation sanitaire et sociale en date du 8 février 2001 ;
Après avis du Conseil d'Etat (section sociale),
Décrète :


Art. 1er. - Au livre VII du code de la santé publique (troisième partie : Décrets simples), titre Ier,
chapitre II, section III, sont insérées, après l'article D. 712-103, les sous-sections 5 à 7 ainsi rédigées :
« Sous-section 5
« Conditions techniques de fonctionnement
relatives à la réanimation


« Art. D. 712-104. - L'unité de réanimation dispose de locaux distribués en trois zones :
« 1o Une zone d'accueil, située en amont de la zone technique et de la zone d'hospitalisation, permettant
le contrôle des flux entrants de personnels, de malades, de visiteurs et de matériels ;
« 2o Une zone d'hospitalisation ;
« 3o Une zone technique de nettoyage, de décontamination et de rangement de matériel.
« Art. D. 712-105. - L'unité de réanimation dispose d'une pièce, en son sein ou à proximité immédiate,
permettant aux médecins d'assurer la permanence médicale sur place vingt-quatre heures sur
vingt-quatre, tous les jours de l'année.
« Art. D. 712-106. - Dans toute unité de réanimation, la permanence médicale est assurée par au moins
un médecin membre de l'équipe médicale dont la composition est définie à l'article D. 712-108. Dans les
établissements de santé publics et les établissements privés participant au service public hospitalier,
elle peut être assurée en dehors du service de jour par un interne en médecine dans des conditions
fixées par arrêté du ministre chargé de la santé. Dans ce cas, un médecin de l'équipe médicale
mentionnée à l'article D. 712-108 est placé en astreinte opérationnelle.
« Art. D. 712-107. - Le responsable d'une unité de réanimation pour adultes est titulaire, selon
l'orientation médicale, chirurgicale ou médico-chirurgicale de l'unité, de l'un des diplômes ou
qualifications mentionnés aux 1o et 2o de l'article D. 712-108.
« Le responsable d'une unité de réanimation pédiatrique est :
« - qualifié spécialiste en pédiatrie lorsque l'unité est à orientation médico-chirurgicale ou médicale ;
« - qualifié spécialiste ou compétent en anesthésie-réanimation ou qualifié spécialiste en
anesthésiologie-réanimation chirurgicale lorsque l'unité est à orientation chirurgicale.
« Art. D. 712-108. - L'équipe médicale d'une unité de réanimation comprend ;
« 1o Un ou plusieurs médecins qualifiés compétents en réanimation ou titulaires du diplôme d'études
spécialisées complémentaire de réanimation médicale lorsqu'il s'agit d'une unité à orientation médicale
ou médico-chirurgicale ;
« 2o Un ou plusieurs médecins qualifiés spécialistes ou compétents en anesthésie-réanimation ou qualifiés
spécialistes en anesthésiologie-réanimation chirurgicale lorsqu'il s'agit d'une unité à orientation
chirurgicale ou médico-chirurgicale ;
« 3o Le cas échéant, un ou plusieurs médecins ayant une expérience attestée en réanimation selon des
modalités précisées par arrêté du ministre chargé de la santé.
« L'équipe médicale d'une unité de réanimation pédiatrique comprend, en outre, un ou plusieurs
médecins qualifiés spécialistes en pédiatrie.
« Art. D. 712-109. - Sous la responsabilité d'un cadre infirmier, l'équipe paramédicale d'une unité de
réanimation comprend au minimum :
« - deux infirmiers pour cinq patients ;
« - un aide-soignant pour quatre patients.
« L'équipe paramédicale d'une unité de réanimation pédiatrique comprend, en outre, au moins une
puéricultrice.
« Art. D. 712-110. - L'établissement de santé doit être en mesure de faire intervenir en permanence un
masseur-kinésithérapeute justifiant d'une expérience attestée en réanimation et doit disposer, en tant
que de besoin, d'un psychologue ou d'un psychiatre et de personnel à compétence biomédicale.
« Art. D. 712-111. - L'activité de réanimation ne peut être autorisée que si l'établissement de santé
dispose sur place vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année :
« 1o Des équipements mobiles permettant de réaliser, éventuellement dans les chambres de l'unité de
réanimation lorsque les conditions de prise en charge du patient le justifient, des examens de radiologie
classique, d'échographie et d'endoscopie bronchique et digestive ;
« 2o D'un secteur opératoire organisé de façon à mettre à la disposition de l'unité au moins une salle
aseptique et des moyens de surveillance post-interventionnelle répondant aux conditions fixées par les
articles D. 712-45 à D. 712-50 ;
« 3o De moyens techniques permettant de pratiquer les examens en scanographie, angiographie et
imagerie par résonance magnétique ;
« 4o D'un laboratoire en mesure de pratiquer des examens de bactériologie, hématologie, biochimie
ainsi que ceux relatifs à l'hémostase et aux gaz du sang.
« Les établissements ne disposant pas des moyens prévus aux 2o à 4o ci-dessus peuvent passer une
convention avec un établissement en disposant.
« Lorsque la prestation est assurée par convention, elle doit l'être dans des délais compatibles avec les
impératifs de sécurité.
« Sous-section 6
« Conditions techniques de fonctionnement
relatives aux soins intensifs
« Paragraphe 1er
« Conditions générales


« Art. D. 712-112. - Les soins intensifs sont pratiqués dans les établissements de santé comprenant une
ou plusieurs unités organisées pour prendre en charge des patients qui présentent ou sont susceptibles
de présenter une défaillance aiguë de l'organe concerné par la spécialité au titre de laquelle ils sont
traités mettant directement en jeu à court terme leur pronostic vital et impliquant le recours à une
méthode de suppléance.
« Art. D. 712-113. - Le fonctionnement d'une unité de soins intensifs doit être organisé de façon à ce
qu'elle soit en mesure d'assurer la mise en oeuvre prolongée de techniques spécifiques, l'utilisation de
dispositifs médicaux spécialisés ainsi qu'une permanence médicale et paramédicale permettant l'accueil
des patients et leur prise en charge vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année.
« L'unité de soins intensifs doit pouvoir assurer le transfert des patients visés à l'article D. 712-112 vers
une unité de surveillance continue ou une unité d'hospitalisation dès que leur état de santé le permet, ou
dans une unité de réanimation si leur état le nécessite.
« Art. D. 712-114. - L'unité de soins intensifs ne peut fonctionner qu'au sein d'un établissement
disposant, selon la nature de la spécialité concernée, d'installations de médecine ou de chirurgie en
hospitalisation complète.
« Paragraphe 2
« Conditions particulières aux soins intensifs cardiologiques


« Art. D. 712-115. - L'unité de soins intensifs cardiologiques est organisée :
« 1o Dans les établissements publics de santé, en unité fonctionnelle, service, département ou fédération
;
« 2o Dans les établissements de santé privés, en unité individualisée.
« Art. D. 712-116. - L'unité de soins intensifs cardiologiques comporte au minimum six lits. Elle ne peut
fonctionner que dans un établissement exerçant des activités de cardiologie.
« Art. D. 712-117. - Dans toute unité de soins intensifs cardiologiques, la permanence médicale est
assurée par au moins un médecin membre de l'équipe médicale définie à l'article D. 712-119. Dans les
établissements de santé publics et les établissements privés participant au service public hospitalier,
elle peut être assurée, en dehors du service de jour, par un interne en médecine dans des conditions
fixées par arrêté du ministre chargé de la santé. Dans ce cas, un médecin de l'équipe médicale
mentionnée à l'article D. 712-119 est placé en astreinte opérationnelle.
« Art. D. 712-118. - Le responsable de l'unité de soins intensifs cardiologiques est titulaire de l'une des
qualifications mentionnées à l'article D. 712-119.
« Art. D. 712-119. - L'équipe médicale est composée de médecins qualifiés spécialistes ou compétents en
cardiologie et médecine des affections vasculaires ou qualifiés spécialistes en pathologie
cardio-vasculaire.
« Art. D. 712-120. - Sous la responsabilité d'un cadre infirmier, l'équipe paramédicale de l'unité de
soins intensifs cardiologiques comprend :
« - de jour, un infirmier et un aide-soignant pour quatre patients ;
« - de nuit, au moins un infirmier pour huit patients.
« Lorsque, pour huit patients présents la nuit, un seul infirmier est affecté à l'unité, doit être en outre
prévue la présence d'un aide-soignant.
« Art. D. 712-121. - L'établissement doit être en mesure de faire intervenir en permanence un
masseur-kinésithérapeute et doit disposer, en tant que de besoin, d'un psychologue ou d'un psychiatre
et de personnel à compétence biomédicale.
« Art. D. 712-122. - L'établissement dispose vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de
l'année :
« 1o Sur place :
« - des moyens techniques permettant de pratiquer les examens de radiologie conventionnelle ;
« - d'un écho-doppler avec mode M et sonde transoesophagienne.
« 2o Sur place ou par convention avec un autre établissement en disposant :
« - des moyens techniques permettant de pratiquer des scintigraphies, des examens en scanographie,
en imagerie par résonance magnétique et des angiographies pulmonaires et vasculaires ;
« - d'un laboratoire en mesure de pratiquer des examens de bactériologie, hématologie, biochimie ainsi
que ceux relatifs à l'hémostase et aux gaz du sang.
« Lorsque la prestation est assurée par convention, elle doit l'être dans des délais compatibles avec les
impératifs de sécurité.
« Art. D. 712-123. - L'unité de soins intensifs cardiologiques ainsi que l'unité de médecine de la
spécialité à laquelle elle est rattachée doivent avoir accès, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, au sein
de l'établissement d'implantation ou, en dehors de celui-ci par voie de convention, à une salle de
coronarographie diagnostique et interventionnelle.
« Art. D. 712-124. - L'établissement de santé dans lequel fonctionne une unité de soins intensifs
cardiologiques passe une convention précisant les conditions de transfert des patients avec des
établissements de santé disposant d'une unité de réanimation.
« Sous-section 7
« Conditions techniques de fonctionnement
relatives à la surveillance continue


« Art. D. 712-125. - La surveillance continue est pratiquée dans les établissements de santé comprenant
une ou exceptionnellement plusieurs unités, si la taille de l'établissement le justifie, organisées pour
prendre en charge des malades qui nécessitent, en raison de la gravité de leur état, ou du traitement
qui leur est appliqué, une observation clinique et biologique répétée et méthodique.
« Art. D. 712-126. - L'unité de surveillance continue peut fonctionner dans un établissement de santé ne
disposant ni d'unité de réanimation, ni d'unité de soins intensifs s'il a conclu une convention précisant les
conditions de transfert des patients avec des établissements disposant d'une unité de réanimation ou de
soins intensifs. »


Art. 2. - Par dérogation, les médecins chefs de service de réanimation des établissements publics de
santé qui, à la date de la publication du présent décret, ne sont pas titulaires des qualifications prévues
à l'article D. 712-107 peuvent être maintenus dans leurs fonctions jusqu'à l'expiration de leur mandat en
cours.


Art. 3. - A titre transitoire, les établissements de santé dont les installations ne satisfont pas, à la date
de la publication du présent décret, aux conditions techniques de fonctionnement prévues aux articles
D. 712-104 à D. 712-126 du code de la santé publique disposent d'un délai de cinq ans à compter de
cette date pour se conformer à ces dispositions.


Art. 4. - La ministre de l'emploi et de la solidarité et le ministre délégué à la santé sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la
République française.


Fait à Paris, le 5 avril 2002.

Lionel Jospin
Par le Premier ministre :

La ministre de l'emploi et de la solidarité,
Elisabeth Guigou
Le ministre délégué à la santé,
Bernard Kouchner


la circulaire DHOSIP2/2002177 du 8 février 2002 précise

Le reclassement dans le grade de cadre de santé..... En application du protocole du 14 mars 2001, le décret
2001-1375 du 31 décembre 2001 crée le grade de cadre de santé et constitue en grade provisoire également
classé en catégorie A, le grade de surveillant à compter du 1" ]envier 2002 et jusqu'au 31 décembre 2003. En
conséquence. les agents titulaires de ce grade provisoire, en l'attente de leur reclassement dans le grade de
cadre de santé, relèvent de la catégorie A.

Le reclassement dans le grade de cadre de santé s'effectue par liste d'aptitude, à compter du 1er janvier 2002, au
1er janvier de chaque année dans la limite du tiers de l’effectif du grade provisoire de surveillant.

Les directeurs d'établissement sont invités à établir dans les meilleurs délais les listes d'aptitude pour les
soumettre à l’avis des commissions administratives paritaires compétentes afin que les reclassements prennent effet au
1er janvier de chaque année. Les commissions administratives paritaires compétentes sont invitées à examiner
en priorité les candidatures des agents susceptibles de faire valoir dans des délais rapprochés leurs droits à la retraite,
ainsi que celles des Infirmiers spécialisés (infirmiers anesthésistes, infirmiers de blocs opératoires, puéricultrices)
surveillants des services médicaux.

..........

Je tiens à attirer votre attention sur la situation des cadres infirmiers spécialisés qui, après reclassement,
seraient classés à un indice inférieur à celui qui aurait été le leur si, étant restés Infirmiers spécialisés, ils
avaient été reclassés en application du tableau de reclassement prévu pour ces grades.

Il conviendra, en l’espèce, de mettre en œuvre le dispositif rappelé dans la circulaire du 11 février dernier précitée, selon
des modalités identiques à celles qui sont expliquées au II.1 de la présente circulaire.

La nouvelle bonification indiciaire prévue par le décret 90-989 du 6 novembre 1990 demeure versée aux corps
des infirmiers anesthésistes cadres de santé, infirmiers de bloc opératoire cadres de santé, et puéricultrices cadres
de santé.

Le reclassement dans le grade de cadre supérieur de santé..... en application du protocole du 14 mars 2001, le décret du
31 décembre 2001 crée le grade de cadre supérieur de santé et constitue le grade de surveillant- chef en cadre d'extinction, à compter
du 1er janvier 2002.

A compter du 1er janvier 2002, les cadres supérieurs de santé sont recrutés à la suite d'un concours professionnel dans
les conditions prévues à l'article 69 (30) de la loi du 9 janvier 1986.

Pour le Ministre et par délégation
Le Directeur de l’hospitalisation
et de l’organisation des Soins
Edouard COUTY



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