ANALGESIE EN CHIRURGIE AMBULATOIRE

Dominique FLETCHER

Service d’Anesthésie Hôpital Raymond Poincaré 104 boulevard Raymond Poincaré 92104 Garches

Téléphone 0147107622;  télécopie 0147107623

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Introduction

La chirurgie ambulatoire permet au patient de retourner à son domicile le jour de l’intervention. Cette approche séduit les patients et se développe surtout dans les pays Anglo-Saxons. L’évolution des techniques chirurgicales et anesthésiques permet de proposer cette approche à des patients opérés de chirurgie de plus en plus délabrante. Le problème de l’analgésie en ambulatoire se voit donc en pleine évolution du fait de l’augmentation de fréquence et des besoins antalgiques accrus pour ce type de chirurgie. Cet exposé va tenter de repositionner le problème de l’analgésie en chirurgie ambulatoire en insistant sur la fréquence, la durée des symptômes douloureux, leurs conséquences, la phase intra-hospitalière de la prise en charge et la période du retour à domicile. Tout au long de l’exposé, les notions d’information et d’organisation seront prioritaires.

 

Evolution de la chirurgie ambulatoire

La majorité des études concernant la chirurgie ambulatoire viennent d’Amérique du Nord ou ce type d’approche va croissant. On estime à 60-70 % la fréquence de la chirurgie ambulatoire dans cette partie du monde. Les différences entre les systèmes de santé, la logique financière prioritaire en Amérique du Nord donne une impulsion supplémentaire à cette démarche de la chirurgie ambulatoire. En Europe et plus précisément en France, il existe une différence entre le milieu privé et public avec une fréquence respective de la chirurgie ambulatoire de10-15 % en Centre Hospitalier universitaire et de 30-40 % en secteur privé.

Les critères de sélection des patients à qui l’on propose la chirurgie ambulatoire ont également évolué. Ainsi en comparant 1970 à nos jours, seule l’existence potentielle de complications chirurgicale semble être un frein. Ainsi, la durée, la nécessité d’une transfusion, la chirurgie non programmée, la réalisation dans un centre universitaire ne sont plus des limites à la réalisation de la chirurgie ambulatoire.

Les causes du succès de la chirurgie ambulatoire sont avant tout le grand niveau de satisfaction des patients, les contraintes budgétaires du milieu hospitalier avec un transfert de charge sur la médecine de ville et le milieu familial, l’efficacité des soins avec une faible morbidité (1), et l’évolution des pratiques anesthésiques (locorégionale, produits d’action courte, fast-tracking) et chirurgicale (endoscopie, arthroscopie, coelioscopie).

Au total les indications actuelles de la chirurgie ambulatoire concernent une vaste population allant de l’enfant de plus de 6 mois au patient âgé avec en orthopédie : la chirurgie de la main, les arthroscopies ; en chirurgie viscérale : les hernies, la coelioscopie ; en chirurgie gynéco-obstétricale : la coelioscopie ; en chirurgie ORL-stomatologique : l’endoscopie, les amygdales et végétations.

 

Douleur après chirurgie ambulatoire : incidence, durée, conséquences

L’incidence globale appréciée dans différentes études Européennes (1) ou Nord Américaines (2) semble être de 30 % pour la douleur modérée à sévère et de 5-10 % pour la douleur sévère. On a pu identifier des cas particuliers ou la douleur postopératoire semblait sévère fréquente et prolongée  (3,4). Ceci a été décrit par exemple, après amygdalectomie ou chirurgie de la main (3). Ainsi sur une population de patients opérés d’une rhizarthrose du pouce, il a été observé des douleurs sévères dans près d’un patient sur deux pendant plusieurs jours. Après amygdalectomie, l’évolution de l’EVA moyenne montre des scores de douleur élevés persistant pendant près d’une semaine après l’intervention (3). Après chirurgie ligamentaire en orthopédie, il a été observé des douleurs prolongées en postopératoire d’une chirurgie ambulatoire.

La douleur postopératoire peut occasionner des consultations extrahospitalières dont la fréquence varie de 4,3-38 % selon les études. Les infirmières libérales sont également sollicitées avec une moins grande fréquence évaluée à 1,4 %. Parmi les causes de ces consultations extrahospitalières, la douleur est un facteur important. Cette douleur postopératoire peut d'ailleurs occasionner des échecs de la chirurgie ambulatoire avec une fréquence limitée (0,3-2,6 %). Il faut néanmoins noter à ce propos que les patients bien que douloureux en postopératoire ne sont pas toujours demandeurs de modification de prise en charge et n’envisage pas en particulier d’abandonner l’idée d’une chirurgie ambulatoire avec les avantages qui s’y rattachent. Le retour à domicile prime sur la qualité de l'analgésie et même après des suites opératoires douloureuses, les patients n'envisagent que rarement un autre type de prise en charge.

Les conséquences fonctionnelles de la chirurgie ambulatoire et de la douleur provoquée ont été analysées dans les suites de chirurgies dites mineures comme la cure de hernie inguinale et la coelioscopie. Il a été observé un handicap fonctionnel significatif persistant près d’une semaine. Ainsi il a été décrit une limitation des activités domestiques qui ne sont qu’à 40 % de la normale  à 7 jours d’une cure de hernie inguinale (4). Les patients décrivent un impact clinique significatif de la douleur dans près de 50 % des cas. Enfin, les troubles du sommeil liés à la douleur postopératoire ont été identifiés dans 20-30 % des cas.

De plus il a été abordé récemment la possibilité d'une chronicisation de la douleur après des chirurgies réalisées pour certaines en ambulatoire comme la cure de hernie inguinale ou la cholécystectomie .  Il a été ainsi décrit une incidence de douleur chronique ( > 6 mois) de 11,5 % et 30 % en moyenne pour ces eux interventions respectivement avec des variations de 0-37 % et 3-56 %. Parmi les facteurs éventuels de chronicisation, l'intensité de la douleur à la phase aiguë est mise en avant.


Organisation de l’anesthésie pour chirurgie ambulatoire

La consultation d'anesthésie

La préparation de l’anesthésie passe toujours par la consultation d’anesthésie, l’objectif sera de définir la stratégie anesthésique et d’informer le patient sur les modalités de l’anesthésie en ambulatoire. Les critères de sélection des patients sont à la fois médicaux et sociaux.

L’information est le point central de la prise en charge anesthésique. Elle débute lors de la consultation et doit se poursuivre durant le séjour à l’hôpital et au-delà. L’absence d’information est en effet un élément majeur d’insatisfaction pour les patients opérés en ambulatoire. Elle doit être formalisée par écrit et définir les conditions d’accompagnement, les contraintes (jeûne, prise des traitements). On se doit également d’évoquer dès la consultation les possibles causes d’échec de la chirurgie ambulatoire avec le risque de nausée vomissements, d’hémorragie de douleur nécessitant une hospitalisation. On doit également évoquer dès la consultation les modalités de l’analgésie après la sortie de l’hôpital.

 

Les techniques d'anesthésie

Les techniques d’anesthésie peuvent être locale pure, locale et sédation (monitored anesthesia care MAC), locorégionale (ALR), générale (AG). D’après les enquêtes, l’AG est majoritairement utilisée (60-70 %). Les techniques d’ALR se développent néanmoins et l’enquête sur la pratique de l’anesthésie en France a bien montré une nette augmentation (x 12 en 14 ans) de l’utilisation des blocs périphériques. L’anesthésie locale seule ou avec sédation (MAC) est également en développement en Amérique du Nord. En comparant ces différentes approches on a pu observé une rentabilité optimale de l’AL avec un minimum d’effet secondaire et une sortie rapide ; l’anesthésie locorégionale pose le problème de sa réalisation, mais permet une analgésie postopératoire immédiate et peut être une influence sur la morbidité postopératoire ; l’anesthésie générale permet une réalisation rapide, mais peut engendrer plus d’effets secondaires en postopératoire. Ce type de résultat a été retrouvé pour la chirurgie anorectale montrant la supériorité du MAC par rapport à l’ALR ou l’AG (5); la hernie inguinale sous locale avec des durées de séjour minimales dans les deux cas (< 90 min). Pour la chirurgie arthroscopique du genou on retrouve un avantage sur l’analgésie en faveur de l'ALR alors que l’AG permet une réalisation plus rapide (6). Les effets secondaires ont une incidence similaire dans les différents groupes. Le coût de l'anesthésie générale est supérieur. Il se dégage de ces différentes études que l'analgésie postopératoire immédiate est mieux prise en charge par les techniques d'ALR quelles soient locales  ou régionales.

L'évolution des produits disponibles pour l'anesthésie générale permet d'avoir des réveils plus rapide (remifentanil, desflurane). L'impact clinique se limite néanmoins à une réduction de la durée de réveil précoce (extubation, réponse verbale) alors que l'impact sur la durée globale en SSPI ou à l'hôpital n'est pas significatif  (6).

 

Organisation de l’analgésie pour chirurgie ambulatoire

Analgésie intra-hospitalière

L'objectif de l'analgésie intra-hospitalière est de permettre une analgésie rapide avec un minimum  d'effets secondaires ne compromettant pas ainsi la sortie de l'hôpital. On peut différencier les administrations pré et peropératoires d'analgésiques, les techniques d'analgésie locorégionale et le complément d'analgésie en salle de réveil et dans l'unité de chirurgie ambulatoire.

L'administration préopératoire d'analgésique a été utilisée dans l'espoir de prévenir les phénomènes douloureux selon le concept de l'analgésie préventive. Les antalgiques classiques (paracétamol, anti-inflammatoires, morphiniques) ne permettent pas d'obtenir un effet analgésique prolongé en rapport avec un effet préventif cliniquement significatif. D'autres part, l'effet anti-agrégant des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) compromet leur utilisation en préopératoire étant donné le risque accru de saignement. La mise à disposition prochaine des inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase permettra sans doute une administration préopératoire en toute sécurité même si le gain clinique sur l'analgésie reste modéré. L'utilisation préopératoire de morphinique (fentanyl transmuqueux, morphine orale) ne semble pas influencer favorablement l'analgésie postopératoire après respectivement la chirurgie amygdalienne et la coelioscopie.

 

Une anticipation de l'analgésie nécessite une administration précoce des antalgiques en peropératoire. Cette anticipation est utilisable pour les antalgiques non morphiniques comme le paracétamol, les AINS, le néfopam. L'utilisation de combinaison analgésique permet certainement d'accentuer l'effet analgésique obtenu permettant ainsi une réduction des besoins en morphiniques complémentaires en salle de réveil. Cette réduction de l'utilisation des morphiniques en postopératoire est importante en chirurgie ambulatoire car elle limite le risque de nausées vomissements qui peuvent être un facteur interdisant la sortie de l'hôpital.

Une place à part doit être faite à l'utilisation de la kétamine en peropératoire. En effet, son effet antagoniste sur le récepteur N-Méthyl-D-Aspartate (NMDA) semble permettre des effets analgésiques prolongés au-delà de l'effet analgésique du produit. On peut parler d'un effet antihyperalgésique de la kétamine plus que d'un effet analgésique. Son utilisation spécifiquement en chirurgie ambulatoire a été testée dans deux études (7,8) permettant d'objectiver un effet analgésique prolongé (24 h), dose dépendant, apparaissant dès la dose de 75 mcg/kg et permettant une amélioration fonctionnelle postopératoire avec mobilisation plus aisée. Ainsi il semble que l'administration de 75-150 mcg/kg de kétamine en peropératoire permette donc d'améliorer l'analgésie, de réduire la titration de morphine en postopératoire, de réduire les besoins en analgésiques à distance durant la phase extrahospitalière et d'influencer favorablement la reprise d'activité durant les 24 premiers heures. cette administration peropératoire de faibles doses de kétamine n'induit aucun problème de tolérance.

 

L'analgésie locorégionale permet à différents niveaux l'utilisation des anesthésiques locaux. Leur principal intérêt est l'effet analgésique puissant au repos et au mouvement et l'absence ou la réduction d'utilisation des morphiniques limitant ainsi les effets secondaires.

L'infiltration par les anesthésiques locaux peut se faire directement dans le site opératoire que ce soit par administration dans la parois (hernie, inguinale, chirurgie proctologique) soit dans l'articulation (genou, épaule). Les infiltrations locales ont été montrées efficaces pour quelques heures postopératoires. Les solutions utilisées sont la bupivacaïne  0,25-0,5 % et la ropivacaïne 0,5-0,75 %. Les volumes varient de 20-40 ml selon les cas. Les situations chirurgicales où ces infiltrations semblent les plus efficaces sont la chirurgie proctologique et la cure de hernie inguinale pour lesquelles, il a été décrit des analgésie de 12-24 h. En revanche des infiltrations de la loge amygdalienne semblent être peu efficaces voir induire des taux toxiques d'anesthésique local. L'utilisation d'adjuvant dans ces infiltrations pariétales en particulier de morphinique n'offre pas de gain sur l'analgésie .

L'administration intrapéritonéale a été trouvée efficace dans le cas de chirurgie coelioscopique simple ou avec ligature de trompe. Les produits utilisés ont été la lidocaïne (80 ml 0,5 % adrénalinée) ou la bupivacaine (0,5 % 20 ml) avec l'obtention d'une analgésie prolongée de 24 h et une diminution en ambulatoire de la douleur référée d'épaule.

L'administration intraarticulaire d'anesthésique local est efficace de façon reconnue aussi bien pour l'arthroscopie simple que pour les meniscectomie . Les produits utilisés sont la bupivacaïne 0,25 % 20-40 ml administré en fin d'intervention. Il a été montré utile d'associer des adjuvants comme la morphine intraarticulaire efficace à partir de 1 mg pendant une période de plusieurs heures ou la clonidine efficace à la dose de 1 mcg/kg avec possibilité d'observer un effet additif entre ces deux types de molécules.

Les blocs périphériques sont de plus en plus souvent utilisés avec une fréquence d'utilisation qui augmente de 14 fois en 16 ans. Ces techniques offrent une analgésie postopératoire immédiate efficace. On peut de plus prolonger l'effet des anesthésiques locaux en utilisant des adjuvants tels que la clonidine en tronculaire qui permet un effet analgésique significatif par action tronculaire périphérique dès la dose de 1 mcg/kg. En revanche, l'utilisation de morphiniques par voie tronculaire ne semble pas offrir d'effet analgésique propre si ce n'est pas son action centrale. Une approche complémentaire est celle du bloc sélectif permettant lors de la technique de multistimulation du bloc huméral d'offrir une analgésie prolongée sur les troncs nerveux concernés par la chirurgie (9). Le principe est d'utiliser la bupivacaine pour les troncs nerveux qui sont sur le territoire douloureux et une solution d'action plus courte sur les autres troncs nerveux.

 

L'analgésie en salle de surveillance postinterventionnelle (SSPI) doit être considérée comme une analgésie de secours. En effet, l'utilisation des analgésiques non morphiniques à ce stade est sans doute trop retardée et seule l'administration complémentaire de morphinique à des doses n'induisant pas d'effets secondaires paraît licite. L'objectif de cette titration morphinique en SSPI est d'obtenir rapidement une analgésie complémentaire avec un minimum d'effets secondaires. On a comparé l'efficacité et la tolérance de la titration utilisant la morphine et celle utilisant le fentanyl. Le résultat est une efficacité et une tolérance initiale similaire dans les deux groupes. En revanche, la douleur retardée dans l'unité de chirurgie ambulatoire est plus importante après fentanyl avec nécessité plus fréquente d'un traitement de secours. La durée de séjour est la même. Les nausées vomissements sont plus fréquents lors du retour à domicile avec la morphine. La conclusion des auteurs est de privilégier la morphine avec une limitation par une dose plafond estimée à 0,15 mg/kg.

 

Analgésie après le retour à domicile

L'analgésie après le retour à domicile reste sans doute le maillon faible de l'analgésie en chirurgie ambulatoire. La difficulté concerne surtout l'information des patients et la possibilité de réaliser un traitement antalgique systématique et efficace. Nous évoquerons les modalités d'information, la mise à disposition de kit de traitement, la particularité de la prise en charge des enfants, l'analgésie orale optimale après le retour à domicile et l'utilisation potentielle de l'ALR.

L'information et son corollaire l'éducation des patients reste le maillon faible de la chirurgie ambulatoire. Chez l'adulte, il a été observé que dans 50 % des cas, l'information était mal dispensée. Ce déficit d'information conduisait à la difficulté de suivre les prescriptions et à l'absence de traitement même en cas de douleur. Dans le milieu pédiatrique, l'information des parents est également insuffisante avec l'absence de notion sur le traitement systématique, la nécessité d'un traitement nocturne. Certains auteurs ont tenté de développer un outil d'évaluation permettant aux parents de mieux suivre leur enfant. En détaillant les dysfonctionnements observés dans le milieu pédiatrique sont l'existence d'une douleur plus importante que prévue, une prescription mal faite avec un traitement systématique rarement prescrit (13 %) et une majorité de traitement à la demande. L'absence d'information des parents conduit certains d'entre eux à s'appuyer sur les données des laboratoires pour donner des antalgiques à leur enfant; or les recommandations des laboratoires  amènent souvent un sous dosage des traitements .

L'utilisation de la voie orale est obligatoire après le retour à domicile. La gamme des produits disponibles est assez vaste allant du paracétamol, AINS au morphiniques de palier 2 (codéïne, dextropropoxyphène) au  topalgic et à la morphine orale. La notion importante concerne la prise systématique et les associations potentialisant l'effet analgésique comme paracétamol + AINS, codéïne + paracétamol. Cette association d'analgésique doit être utilisée en prise systématique pendant au moins 24-48 heures au moment des repas en insistant sur la prise au coucher qui permet de limiter les troubles du sommeil.

L'utilisation du topalgic a été bien évaluée dans une étude spécifique de l'analgésie en chirurgie ambulatoire. Ce produit est actif, mais semble engendrer un taux d'effet secondaires à type de nausées vomissements assez significatif (20 %). L'évolution de la chirurgie ambulatoire vers un type de chirurgie plus délabrant expose les patients à des douleurs plus intenses. L'efficacité des associations analgésiques classiques semble dans certains cas dépassée. Il faut alors envisager de proposer la morphine orale comme produit analgésique à domicile. La présentation du Sévrédol  ou de l'ActiSkenan est tout à fait adaptée à ce type de traitement. Il n'existe pas de donnée sur ce sujet, mais l'utilisation de la morphine orale sera certainement amenée à se développer. On discute également l'utilisation de forme retard comme dans une étude où l'oxycodone à forme retard a été montré efficace et bien tolérée par rapport à la forme à libération immédiate.

L'utilisation de l'analgésie locorégionale à domicile est encours d'évaluation. Des données préliminaires ont démontré que l'administration d'anesthésique local était possible soit en continu avec des systèmes à rétraction élastique soit avec des bolus déclenchés par le patient (10). L'utilisation a été décrite pour les blocs périphériques du membre supérieur. On doit d'emblée évoquer que ce type de traitement nécessite une coordination parfaite avec les structures de soins, les médecins généralistes et les infirmières libérales. On peut discuter de la limite à la réalisation de chirurgie ambulatoire nécessitant de telles techniques d'analgésie. Quoiqu'il en soit, des évaluations sont en cours et permettront sans doute une meilleure appréciation de l'intérêt de ces techniques.

 

Conclusion

La chirurgie ambulatoire est en expansion. La douleur reste un facteur limitant du fait de son caractère parfois prolongé et de l'handicap fonctionnel dont elle est responsable. La prise en charge  demande une organisation, une information optimale. L'utilisation de techniques simples avec voie orale, combinaisons analgésiques permet de contrôler une majorité de patient. Une place existe sans doute pour des molécules plus puissantes type morphine orale et l'utilisation de techniques d'analgésie locorégionales en ambulatoire.

 

Références

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